| 
  • If you are citizen of an European Union member nation, you may not use this service unless you are at least 16 years old.

  • You already know Dokkio is an AI-powered assistant to organize & manage your digital files & messages. Very soon, Dokkio will support Outlook as well as One Drive. Check it out today!

View
 

FrontPage

Page history last edited by johper64@... 8 months ago

Mise à jour, 26 juillet 2023

 

RUBRIQUES :

FrontPage  

News 

Articles

Contemporains

Bibliographie

Etudes sur Michel Deguy

Membres

Photos

Po&sie

Traduction

Liens

 

Michel DEGUY, 1930- 2022. Ce site, amateur et amical, construit depuis 2006, rend compte de son travail. 

 

Toute personne ayant des informations sur l'actualité Deguy peut me les envoyer, l'oeuvre de Michel Deguy restera toujours vivante. Ce site peut modestement participer à la reconnaissance de la puissance de son travail pour le présent et l'avenir.

 

Les informations, au fil des mois, se trouvent recueillies sur la page News (voir ci-dessous l'ensemble des rubriques )

 

En bas de cette page, vous trouverez une photo du colloque de Cerisy organisé par Martin Rueff de 2006, L'Allégresse pensive dont les Actes sont publiés aux Editions Belin.

 

J'ai plusieurs photos de Michel Deguy relatives à ces deux événements que je mettrai bientôt en ligne.

 

Patrice BOUGON, 14 mars 2022.

 

 

Photo : Patrice Bougon. 

Deguy lors de sa tournée au Japon, en mai 2001, à l'occasion de la traduction d'A ce qui n'en finit pas, par Tatsuro Umeki et de la tournée de conférences que j'avais organisée dans plusieurs universités de Tokyo.

 

Le projet du Site Michel Deguy :

 

 Rendre compte du travail de Michel Deguy, de ses publications, de ses interventions en France, mais aussi à l'étranger, enfin des traductions de ses oeuvres.

 

Comité international :

 

Martin Rueff ( Université de Genève ),Hédi Kaddour ( Ecrivain, traducteur, critique - Paris ), Marcos Siscar (Université de Campinas), Stéphane Baquey ( Université d'Aix ), Elisabeth Cardonne (Vassar College- USA) , Léopold Federmair ( Université d'Hiroshima, traducteur, Romancier ), Paula Glenadel ( Université Nitéiro, Brésil, Traductrice, poète ). 

 

Le projet du site : réunir des chercheurs de tous pays et tracer une sorte de biographie intellectuelle de notre auteur qui peut être écrite à plusieurs. Une suite vivante du travail d'Hélène Volat ( éditions IMEC), mise à jour chaque mois. Chaque membre du site peut envoyer sa bibliographie concernant Deguy, manière de participer à une banque de données des travaux critiques. La page Membres permet de lire les bibliographies de ces derniers.

 

Pour participer à ce projet, il suffit de m'envoyer informations, photos, textes, enregistrements à l'adresse électronique :

 

johper64@hotmail.com 

 

Patrice Bougon

103 rue Bobillot

75013 Paris

Téléphone : 06 82 38 68 69

 

Mes 5 articles et 3 conférences sur l'oeuvre de Michel Deguy (Mise à jour dans la fenêtre << Commentaire >> de ce lien )  

PB sur Deguy.docx

 

 

 Une photo en mémoire de Cerisy (  colloque Deguy organisé par Martin Rueff) 

 

    

 

FrontPage

 

 

************************************ 

En mémoire du grand colloque international Michel Deguy à Cerisy, quelques photos et textes de présentation des conférenciers : 

 

Remercions Martin Rueff d'avoir organisé le colloque international, L'Allégresse pensive. Michel Deguy, à Cerisy, du 22 au 28 mai 2006. Ce colloque est publié aux éditions Belin, éditeur de la revue Po&sie, dirigée par Michel Deguy.

 

http://www.editions-belin.com/http://www.ccic-cerisy.asso.fr/

 

Saluons aussi Edith Heurgon et son équipe pour son accueil.

 

info.cerisy@ccic-cerisy.asso.fr

 

Saluons enfin l'exposition des manuscrits et documents alors mise en place par Claire Paulhan et Pierre Clouet, à partir du fonds Michel Deguy de l'IMEC.

 

http://www.imec-archives.com/fonds/fiche.php?ind=DGY

 

Signalons le site des éditions Claire Paulhan :

http://www.clairepaulhan.com/

 

 

 

Des photos de cet événement seront mises en ligne prochainement.

 

En voici une première :

 

Annie et Philippe Verstraten, Réginald MacGinnis, Michel Deguy, Pierre Etienne Schmit, Martin Rueff, Wilson Baldridge, Olivier Apert, Sébastien Rongier

 

(Photo Patrice Bougon )

 

 

 

 

Programme du colloque de Cerisy

 

DU LUNDI 22 MAI (19 H) AU DIMANCHE 28 MAI  2007

 

L'ALLÉGRESSE PENSIVE. MICHEL DEGUY, POÉTIQUE ET PENSÉE**

DIRECTION : Martin RUEFF

 

Avec la participation de Michel DEGUY

 

 

ARGUMENT :

 

 

Deguy poète, Deguy résolument moderne, Deguy philosophe, Deguy intellectuel, Deguy engagé, Deguy producteur, comme Deleuze l'avait dit de Châtelet, Deguy critique, Deguy traducteur, Deguy extrême contemporain, mais aussi Deguy lyrique, Deguy prosateur et périphrastique, Deguy poéticien : c’est pour définir l’unité d'un tel destin et pour interroger ce qu'une pareille vie comporte de permanent et d'essentiel que se réuniront pendant cinq jours des poètes, des philosophes et des critiques.

 

Or cette unité, c’est le poétique, c’est-à-dire la tension continue et intense entre le poème et la pensée dans « l’à-présent ». Nous avons voulu nous souvenir que Milton résumait une telle tension en deux figures : l’allegro e il pensieroso - l’allègre et le pensif. En effet chez Deguy ces deux adjectifs se tressent en un rapport de prédication intime. D’où l’allégresse pensive.

 

Il s’agira donc de relire le poète et le penseur pour offrir de son œuvre une compréhension plus profonde et plus précise.

 


 

CALENDRIER DÉFINITIF :

 

Lundi 22 mai

Après-midi:

ACCUEIL DES PARTICIPANTS

 

Soirée:

Présentation du Centre, du colloque et des participants

 

 

Mardi 23 mai

Matin:

Michel DEGUY & Martin RUEFF: Ouverture

Lucette FINAS: De quoi la poésie de Michel Deguy a-t-elle l'air ?

Abdellawah MEDDEB: Qu'est-ce qu'un tombeau ?

 

Après-midi:

Vernissage de l'exposition Michel Deguy (Claire PAULHAN, Pierre CLOUET, IMEC)

Jean-Marie GLEIZE: En découdre ?

Michel COLLOT: Un passeur exemplaire

Dialogue : Jacques ROUBAUD - Michel DEGUY

 

Soirée:

Yves CHARNET: Comme Deguy : « autoportraits d'une lecture »

Lectures d'Yves CHARNET, Marie-Armelle DEGUY et Michel DEGUY

 

 

Mercredi 24 mai

Matin:

Olivier APERT: Histoires de Figurations

Pierre PACHET: Deux poèmes érotiques tirés de Gisants

Jong N. WOO: Desolatio

 

Après-midi:

Natacha MICHEL: Gravité terrestre

Maria-Letizia CRAVETTO: L'immémorielle précarité fulgurante

Hédi KADDOUR: L'endurance du poème

 

Soirée:

Projection : L'Atelier d'écriture de Michel Deguy (1996) de Pascale BOUHENIC

 

 

Jeudi 25 mai

Matin:

Jacques TAMINIAUX: Remarques postheideggériennes sur la phénoménologie poétique

Philippe VERSTRATEN: Le leurre artiste et la mécréance

Gisèle BERKMAN: Le profane, l'incroyable et le sublime : raisons de Michel Deguy

 

Après-midi:

Marcos SISCAR: Figures de la technique chez Michel Deguy

Christopher ELSON: Autour du principe d'hésitation

Paula GLENADEL: La foi du poète

 

Soirée:

Tiphaine SAMOYAULT & Michel DEGUY: La question du récit

Etre de la revue : discussion avec Olivier APERT, Claude MOUCHARD, Pierre OSTER et Tiphaine SAMOYAULT

 

 

Vendredi 26 mai

Matin:

Wilson BALDRIDGE: Lumière et révélation dans Sans retour

Sébastien RONGIER: Au bord du poème

Pierre-Etienne SCHMIT: Voyage autour du monde et gravité du vent dans l'œuvre de Michel Deguy

Pierre DROGI: Pour sortir au jour

 

Après-midi:

Jinjia LI: Michel Deguy et la traductologie d'aujourd'hui

Seiji MARUKAWA: Penser et traduire : figurer et trans-figurer

Stéphane MICHAUD: Les poètes allemands de Michel Deguy

Bruno CLÉMENT: Pour un Deguy

 

Soirée:

Réginald McGINNIS: Versions du poète

Table Ronde : La question de la traduction, avec Wilson BALDRIDGE, Christopher ELSON, Paula GLENADEL, Jinjia LI, Seiji MARUKAWA, Stéphane MICHAUD et Mario SISCAR

 

 

Samedi 27 mai

Matin:

Claude MOUCHARD: Poésie et religion, la profanation

Denis GUÉNOUN: L'un des deux athéismes

Jean-Michel REY: Rhétorique de la profanation

 

Après-midi:

Lucien SCUBLA: Michel Deguy et la sortie de la religion

Eric CLEMENS: L'indispensée

Jean-Paul IOMMI-AMUNATEGUI: La tradition du chagrin

 

Soirée:

Choses de la religion, affaire culturelle : discussion avec Michel DEGUY

 

 

Dimanche 28 mai

Matin:

Catherine PERRET: Faire sans

Patrice BOUGON: Photographie, cinéma, peinture chez Deguy

Stéphane BAQUEY: Shoah du poème au film

 

Après-midi:

Adélaïde RUSSO: Le livre d'art

Jean-Pierre MOUSSARON: L'ensemble ou le c(h)œur deguyen

 

Conclusions avec Michel DEGUY, Claude MOUCHARD et Martin RUEFF

 

Vers 17 heures:

DÉPART DES PARTICIPANTS

 


 

RÉSUMÉS :

 

Olivier APERT : Histoires de Figurations *

Quand un poète rencontre un autre poète, que se racontent-ils ? Des histoires de Figurations. Ils se dévisagent, s'envisagent et se figurent. Ils se figurent parlant. Ils se figurent en parlant puisque la figure tropique, chez Michel Deguy, semble inévitable : « Figurez-vous que... » : appel à l'imagination (la reine des facultés, Baudelaire dixit) par quoi la partie comme le tout se donne à lire pour saisir et traiter le monde, même « par dessus l'épaule »...

 

  • Figurations, Gallimard, 1969

 

Wilson BALDRIDGE : Lumière et révélation dans Sans retour

Ma communication portera sur le rapport entre la poétique de Michel Deguy et le motif de la translatio studiorum tel qu'il le développe dans le cadre de la polémique pensive avec Benny Lévy. Avant de passer au Sans retour, on abordera donc nécessairement, dans un premier temps, Un homme de peu de foi et la riposte de Benny Lévy à la fin de son Etre juif. Il y va d'une manière très générale d'une pensée renouvelée de la déconstruction dans l'optique de la poétique deguienne.

 

Gisèle BERKMAN : Le profane, l'incroyable et le sublime. Raisons de Michel Deguy

On aimerait ici, partant de la séquence que composent Un homme de peu de foi, Sans retour, Au jugé, donner à comprendre et à interpréter la réflexion indissolublement philosophique et poétique de Michel Deguy autour des questions du sacré, de la croyance, et de la profanation. L'on est frappé, aujourd'hui, du retour de légitimité du discours religieux au sein de l'espace public. Nombreux sont les appels à une re-fusion du théologique et du politique, à une hétéronomie constitutive du sujet humain, ce qui confirme peut-être paradoxalement la thèse de Marcel Gauchet sur la sortie du religieux qui caractérise notre temps.

Dans Un homme de peu de foi, texte qui a déclenché l'ire de Benny Lévy, Michel Deguy expose un programme d'athéisme. Ce programme est indissolublement théorique, pratique, poétique. On aimerait montrer comment il s'enracine dans l'œuvre philosophique et poétique de Deguy, faisant fonds sur une certaine conception de la "raison poétique". L'athéisme de Deguy, qui est celui de la "perte active", posant que l'art a pour fonction de "(re)faire de la révélation avec de la profanation.", est tout sauf une dissolution, tout sauf un nihilisme. Un certain courage du négatif en est le corollaire, sa pointe est celle du sublime, sa visée, c'est le poème, et un certain rapport à ce "rien commun" qui nous unit. "Rendre ineffaçable ce qui est devenu incroyable", écrit Deguy. S'agit-il, et jusqu'à quel point, d'une nouvelle "déconstruction" du religieux ? C’est sur quoi l’on s’interrogera, ce qui implique aussi de remonter à la façon dont Deguy pense le rapport entre langage et pensée. Figure, figurabilité, schématisme au sens kantien, constitueront ici l’horizon théorique de la réflexion.

 

Patrice BOUGON : Photographie, cinéma, peinture chez Deguy

Penser la photographie, le cinéma, la peinture, pour Deguy, c'est analyser la communauté, mais aussi l'écart entre des pratiques artistiques différentes. Le propos de Deguy n'est pourtant pas, à proprement parler, théorique, il s'élabore, selon un certain style adéquat à son objet, par un commentaire d'œuvres singulières qui possédent un art spécifique de produire, à la fois de la représentation, mais aussi de la suggestion. Contemplant l'art visuel, Deguy cherche à définir une sorte de rhétorique du visible, c'est-à-dire aussi de l'invisible qui soit à la hauteur d'une poétique définie dans plusieurs de ses essais. La vision poétique de Deguy a pour objet autant les choses du monde que celles de l'art, mais son attention se porte aussi sur un genre particulier de photographies dont le statut de carte postale sera interrogé.

 

Textes de Deguy sollicités :

 

« Un bonheur sans nom », dans L'amérique au fil des jours, 1983

« Une oeuvre après Auschwitz », dans Au sujet de Shoah, Belin, 1990

Les textes sur la peinture dans l'O.C

 

Eric CLEMENS : L'indispensée

Si Michel Deguy n'a cessé de mettre en œuvre une poésie du poétique (peut-être, sans doute, parce que toute poésie est aujourd'hui subtilisée en tant que poésie d'après la poésie) et si cette pensée n'a cessé de revenir sur le rythme et le comme, le rythmer et le « commer », en tant que façons d'affronter la disproportion dans la « dissimilation », faut-il être surpris par l'irruption de la contrariété en elle ? Faut-il s'étonner de ce qu'elle affronte du même coup les tensions les plus vives de la pensée contemporaine, contre foi et savoir, entre poésie et philosophie ?

 

Références Bibliographiques :

 

La fiction et l'apparaître, Ed. Albin Michel, Col. Bibliothèque du Collège International de Philosophie, Paris, 1994

« Le langage poétique et la trouée du savoir. Michel Deguy et Christian Frigent », in Littérature et savoir, Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, Bruxelles, 2002

 

Michel COLLOT : Un passeur exemplaire

La figure du passeur pourrait servir d’emblème à la démarche de Michel Deguy, animée d’un constant désir de faire sortir la poésie de sa tour d’ivoire pour rejoindre d’autres rives. Il a notamment toujours fait dialoguer poésie et philosophie, dans l’exercice d’une écriture méditative et d’une pensée figurative. Par la relecture et la réécriture des textes anciens, il a maintenu un lien vivant entre tradition et innovation. Par la pratique de la traduction, il a jeté des ponts entre les langues et les cultures.

Cette ouverture à de multiples horizons témoigne d’un goût du déplacement qui se manifeste aussi bien dans le parcours du paysage et de la planète, dans l’élaboration d’une géopoétique, que dans l’écriture même de Michel Deguy, qui cultive le télescopage des styles et des lexiques, l’espacement de la syntaxe, et le rapprochement à distance des termes de la métaphore ou de la comparaison. Elle se traduit enfin dans l’activité inlassable du conférencier, de l’éditeur et du chroniqueur, et dans la direction d’une revue qui fait se rencontrer des auteurs de langues, de tendances et de générations différentes, et dont le titre inscrit au cœur même du mot Po&sie l’emblème typographique de la relation.

 

Maria-Letizia CRAVETTO : L'immémorielle précarité fulgurante

L’expression : « non, il n’y a rien à faire », si fréquente dans le langage oral de M. Deguy, est le contrepoint du non-dit qui structure en énoncés les vocables, dans sa poésie et sa prose. La dimension au vocatif prolonge, dans son œuvre, la résonance de la perte et du deuil et constitue le socle de son écriture. En saisissant le rapport entre « non, il n’y a rien à faire » et le « Ouï dire dans le non-dit », il devient possible d’éclairer l’obsession formelle qui scande, dans les textes de Michel Deguy la représentation de la vie.

Obsession formelle – cette expression fut utilisée par M. Le Bott, lors de son cours sur Balthus en 1975. L’obsession formelle constitue le reflet de l’espace corporel archaïque, la trace d’une blessure « initiale-initiante »1, en même temps que de l’effacement de cette même blessure. L’obsession formelle permet donc d’approcher le « trait générateur »2 de l’activité de création.

Dans les textes de Michel Deguy, le rapport entre la limite d’un faire et du dire amène l’auteur à tordre langage et syntaxe, et le contraint à revenir sans cesse sur les énoncés pour permettre au lecteur d’en percevoir l’immémorielle précarité fulgurante.

 

1 M. de Certeau, (26/VII/78) carte postale

2 S. Le Poulichet, L'art du danger, Paris, Anthropos, 1996, p. 17, caractérise le trait générateur en se référant à la définition du signifiant donnée par J. Lacan. Elle affirme que le trait est constitué par la trace d'une blessure primordiale, par l'effacement de la trace et la trace de l'effacement.

 

Paula GLENADEL : La foi du poète

Il s'agit d'examiner les valeurs que revêt la religion dans l'œuvre de Michel Deguy, laquelle propose une circulation entre les constantes citations des mots de la Bible, les méditations sur le religieux, une profession de foi "athéiste" et une laïcité militante.

 

Références Bibliographiques :

 

« 'Inapagar o inacreditavel' : notas sobre poesia e traduçao em Derrida e Deguy ». Prismas : em torno da poesia, SANTOS, F. V. dos (org.). Rio de Janeiro : Centro de Observaçao do Contemporaneo, 1999

A rosa das linguas (Antologie de poèmes de Michel Deguy, avec des textes d'introduction, collaboration avec Marcos Siscar). SP / RJ : Cosac & Naify Ediçôes / Viveiros de Castro Editora, 2004

« Antropologia e poesia » (article de Michel Deguy). Inimigo Rumor - revista de poesia. Rio de Janeiro : Viveiros de Castro Editora, n°7, agosto - dezembro de 1999

 

Jean-Paul IOMMI-AMUNATEGUI : La tradition du chagrin

 

Un poème, le Convoi, deux livres, Gisants et A ce qui n’en finit pas seront le cœur et le prétexte de cette communication sur un aspect, je crois central, de l’œuvre de Michel Deguy : le chagrin. La longue tradition de la tristesse, née de la perte et de la disparition, se confond, depuis Orphée, avec la poésie elle-même et y dessine une singulière géométrie de l’amour et de la déchirure.

 

Jinjia LI : Michel Deguy et la traductologie d'aujourd'hui

Ma communication consiste à étudier la contribution de Michel Deguy au développement de la critique des traductions contemporaines. J'envisage notamment de retracer et commenter les pensées de Michel Deguy à propos du caractère intrinsèquement « collectif » de l'activité de traduction. En fait, Michel Deguy est un des rares théoriciens contemporains qui insise sur le fait que la traduction offre aux intellectuels modernes une occasion précieuse de travailler ensemble. La présence de l'autre, ainsi que la construction d'un nous traduisant, sont quelque chose d'essentiel non seulement pour les échanges entre les cultures, mais aussi et surtout pour la création d'une communauté interprétative et créatrice au sein de la culture réceptrice. Et cette force essentiellement socialisante (c'est-à-dire humanisante) de la traduction a évidemment quelque chose de commun avec la poésie, ou le poétique.

 

Seiji MARUKAWA : Penser et traduire : figurer et trans-figurer

On sait que la génération des poètes français de l’après-guerre se lançait dans la traduction comme pour renouer le lien avec des époques et des espaces lointains. Pour Michel Deguy, poeta philologus, la traduction témoigne ainsi de l’amour des langues, mais peut aussi jouer un rôle important dans la société moderne : elle sert de lieu où s’éprouve l’étranger, s’expérimente la différence et la perte, à l’opposé de la technique qui cherche à reproduire l’identique. C’est une pratique de metaphrasein qui réécrit, qui fait comme, qui figure. Autre étymon concerné est l’hermeneuin avec lequel Heidegger dégagea le fil du penseur-poète-traducteur chez Parménide ou Hölderlin. Déjà, l’herméneutique de la facticité explorait le « sens d’être » ; et si la vocation du poète est celle de « donner sens à la vie » comme l’écrit Bonnefoy, le lien entre la pensée, la traduction et la poésie est à repenser. Or la poésie ne concerne pas que le sens mais aussi le corps de la langue : restant intraduisible, elle ne cesse pourtant d’appeler la traduction, en tant qu’aporie par excellence (au sens rhétorique et philosophique).

L’exposé évoquera aussi la difficulté rencontrée dans la traduction de Deguy en japonais.

 

Pierre-Etienne SCHMIT : Voyage autour du monde et gravité du vent dans l'œuvre de Michel Deguy

L’œuvre requiert que nous la ré-inventions au souffle grave de son vent, en sa tournure qui fait figure et ainsi, retournant le monde, baille de tout son « volume ». C’est l’œuvre d’un schématisme, au libre jeu de l’œuvre, que nous nous en allons questionner. Tournant, y retournant, au vent imaginal de l’œuvre, nous le prendrons comme il souffle : une figure de style, un trope, une tournure de monde qui, par sa gravité incessante dans l’œuvre de Michel Deguy, n’a cessé de la faire voyager autour du monde. Elle nous imagine et nous accorde une figuration, à chaque fois, inconnue du poète. Dans « l’attachement » toujours neuf à la gravité du vent, notre contribution voudrait montrer combien et comment les voyages de l’œuvre de Michel Deguy sondent l’abîme de monde à travers et tout le long des allègres errances d’un funambule.

 

Lucien SCUBLA : Michel Deguy et la sortie de la religion

Dans Un homme de peu de foi (Bayard, 2002), Michel Deguy expose les circonstances et les raisons qui l'ont conduit à rejeter toute forme de religion, et à s'éloigner d'auteurs, comme Simone Weil, qui ont fortement contribué à sa formation intellectuelle, et tenaient jadis une place de choix dans ses cours de philosophie.

Ancien élève de Michel Deguy, Lucien Scubla donne des raisons de rester fidèle à l'auteur de L'Enracinement, en montrant que le religieux est probablement une dimension irréductible de toute société humaine. Il étaye cette hypothèse à l'aide d'un argument très général, tiré d'une lecture croisée de sources ethnologiques et philosophiques.

 

Comments (0)

You don't have permission to comment on this page.